>
>
>
>
> Le voyage , première partie
>
>
> Avertissement au lecteurs :
> A partir de maintenant je vais avoir des conditions d'administration du
> blog nettement plus restrictive. Cet article est rédigé et émis depuis
> l'Astrolabe, et nous avons pour quelques 50 personnes, un seul pc dédié
> aux transmissions de courriels. Ces dernières se font par paquets, 8
> envois par jour, par un système satellite Irridium. Le coût de
> transmission étant d'environ 1$ la minute, nous sommes limités au texte
> pur sans possibilité d'envoyer de pièces attachées, de même en réception
> d'ailleurs. Pour ceux qui communiquent avec moi par courriel, n'envoyez
> surtout pas de pièces attachées, le tout sera rejeté. Conséquence donc,
> pas de photos et encore moins de films ! Les photos, impérativement
> limitées à 100 ko maximum, seront envoyées ultérieurement une par une de
> la base à mon administrateur de blog, Caroline, qui est chargée, quand
> elle en a le temps ( ?!) de les ajouter. De plus ces photos qui pèsent
> au départ quelques Mo, et qui sont donc réduites dans des proportions
> drastiques perdent énormément de qualités. Donc pardonnez la pauvreté
> picturale actuelle, ça devrait s'améliorer légèrement ensuite mais cela
> ne sera pas Bysance non plus ! C'est dommage, car j'ai des images
> splendides.
> Après notre départ donc de Paris lundi 12 décembre, un premier vol de
> 11h30 nous ammène à Hong-Kong où nous arrivons mardi matin heure locale
> pour une escale d'environ 11 heures.
Comme la plupart d'entre nous, je n'ai quasimment pas dormi malgré la prise d'un nouveau somnifère que j' essaye donc pour la première fois. La dernière fois que j'ai essayé ce genre
de produit, c'était sur un vol vers les Caraïbes, et cela m'avait fait l'effet inverse, j'étais resté excité toute la nuit !
Malgré tout,je décide de partir en vadrouille sur Hong Kong que je ne connais qu'à
> travers les films. Bien m'en a pris, formant un groupe de neuf avec mes
> futurs compagnons des glaces, nous avons fait une virée superbe sur les
> sites qui nous semblaient les plus caractéristiques comme Soho, le Jumbo
> ou encore une ballade en sampan dans la baie de Hong-Kong négociée
> pendant plus d'une demi-heure. Puis redécollage pour un nouveau vol de
> nuit de 9h vers Sydney que nous atteignons le mercredi matin pour
> reprendre un autre avion 5 heures plus tard pour Hobart où nous attend
> le bateau sur lequel nous embarquons en fin d'après-midi, généralement
> bien sonnés par le décalage horaire comme il se doit, et surtout par la
> longueur du voyage qui nous a laissé que peu de repos durant ces
> quelques 50 heures.
Les conditions sont donc réunies pour aller faire
> une super fête à Hobart qui se révèle être une ville pleine de charme,
> avec des habitants très cool. Nous aurons le temps de nous reposer le
> jeudi matin, puisque l'appareillage est prévu pour 15heures. La
> véritable aventure commence.
L'EMBARQUEMENT
Jeudi 18 Décembre:
> Rapidement on prend la mesure du bateau, son exploration est rapide
> car relativement petit, 65m de long. Nous sommes généralement 4 par
> cabines qui peuvent contenir 6 personnes. Elles sont malgré tout pleines
> car, outre nos baggages du vol avion, nous avons perçu sur le bateau
> deux gros sacs pleins de matériel polaire. La vie en promiscuité
> commence, c'est un avant-goût de ce qui nous attend pour la suite.
> Le temps est superbe au départ d'Hobart, soleil et petite houle nous
> accompagneront jusqu'au milieu du chemin. Il y a malgré tout quelques
> malades car le bateau est très rouleur. Sa coque est en effet prévue
> pour casser de la banquise comme tout brise-glace, et il a une coque
> sans quille. Heureusement pour eux, la météo s'annonce exceptionnelle
> sur le trajet jusqu'à l'Antarctique distante de 2700 km à parcourir aux
> limites de l'océan Indien sud et du Pacifique sud. Pour moi, je ne peux
> m'empêcher malgré mon bonheur d'être là, de ressentir une légère
> déception ; cela fait la troisième fois que je viens dans les
> quarantièmes rugissants et je n'ai encore rien entendu rugir! Les jours
> se succèdent donc, rythmés par les repas qui constituent une grande part
> de notre activité. On peut aussi passer de beaux moments à la passerelle
> (poste de pilotage du navire) où on peut profiter de la vue tout en
> restant au chaud. Car en effet, au fur et à mesure que nous descendons
> dans le grand sud, les températures font de même et nous atteignons le
> voisinage de zéro dès le vendredi 16 décembre. On peut aussi glaner des
> renseignements concernant la navigation, et notamment le jour où nous
> allons rencontrer les premières glaces, ce qui est toujours un grand
> moment à bord. Ce moment est prévu initialement pour le dimanche 18.
> Nous sommes nombreux à attendre en soirée en vain ce soir là malgré l'
> heure tardive à laquelle nous nous résignons à aller nous coucher. La
> visibilité reste bonne toute la nuit car le soleil ne se couche plus que
> une ou deux heures à l'approche du cercle Antarctique.
> Le lendemain matin, lundi 19 décembre: le tour de magie s'est réalisé
LA TRAVERSEE dans les GLACES
> : Nous sommes dans les glaces. Tout le monde est sur le pont avec
> appareils de prise de vue de toutes sortes, le spectacle est grandiose.
> Des plaques de glaces à perte de vue dispersées sur la mer et de temps à
> autre un iceberg plus ou moins grand. Le navire se faufile pour l'
> instant à toute vitesse dans ce dédale. Parfois il ne peut éviter un
> floe (portion de banquise) et cela occasionne un choc qui se communique
> à tout le bateau. L'avantage pour les malades, c'est que la houle se
> calme au fur et à mesure de la densification du pack (banquise en
> débâcle).
Mardi les choses se corsent, et il faut parfois faire des
> détours de plusieurs kilomètres pour trouver des rivières d'eau libre.
> On dispose pour cela d'images satellites réalisées à partir d'imageurs
> micro-ondes (radar), mais c'est largement insuffisant. L'expérience de
> l'équipage et surtout du commandant du navire est déterminante pour
> prendre des options de directions de façon à anticiper par rapport à la
> dérive due au vent et au courant. Il nous arrive d'être encerclé par les
> floes et de devoir casser la glace. Le bateau utilise alors son erre
> pour venir percuter le floe, et grâce à la forme de la coque, le bateau
> commence à monter dessus, puis sous l'effet de son poids casse le floe
> en deux. Sinon, on fait machine arrière et on recommence. Les coups de
> boutoirs sont considérables et les bruits en conséquence, c'est très
> impressionnant. Une véritable « auto tamponneuse ». Attention si vous
> prenez votre douche à ces moments là, il y a des chutes qui peuvent
> avoir des conséquences.
> Mercredi 21 , 08 heures locale : le bateau est coincé et ne trouve plus
> de cheminement possible à vue. Il est décidé de mettre en œuvre l'
> hélicoptère pour faire une reconnaissance. Cela prend environ trois
> heures car il est en partie démonté pour le voyage, notamment pour le
> protéger des tempêtes que nous n'avons pas eues. Cette reconnaissance ne
> donne rien de probant. Nous sommes à environ 200 km de l'objectif, la
> base de DDU, et à perte de vue c'est la même chose : le pack est dense.
> La progression très irrégulière. Parfois il nous faut une à deux heures
> pour faire 100m, à casser de la banquise plus ou moins épaisse. Les
> pronostics sont incertains, on commence à penser à passer Noël à bord…
>
>
>
> Le voyage , première partie
>
>
> Avertissement au lecteurs :
> A partir de maintenant je vais avoir des conditions d'administration du
> blog nettement plus restrictive. Cet article est rédigé et émis depuis
> l'Astrolabe, et nous avons pour quelques 50 personnes, un seul pc dédié
> aux transmissions de courriels. Ces dernières se font par paquets, 8
> envois par jour, par un système satellite Irridium. Le coût de
> transmission étant d'environ 1$ la minute, nous sommes limités au texte
> pur sans possibilité d'envoyer de pièces attachées, de même en réception
> d'ailleurs. Pour ceux qui communiquent avec moi par courriel, n'envoyez
> surtout pas de pièces attachées, le tout sera rejeté. Conséquence donc,
> pas de photos et encore moins de films ! Les photos, impérativement
> limitées à 100 ko maximum, seront envoyées ultérieurement une par une de
> la base à mon administrateur de blog, Caroline, qui est chargée, quand
> elle en a le temps ( ?!) de les ajouter. De plus ces photos qui pèsent
> au départ quelques Mo, et qui sont donc réduites dans des proportions
> drastiques perdent énormément de qualités. Donc pardonnez la pauvreté
> picturale actuelle, ça devrait s'améliorer légèrement ensuite mais cela
> ne sera pas Bysance non plus ! C'est dommage, car j'ai des images
> splendides.
> Après notre départ donc de Paris lundi 12 décembre, un premier vol de
> 11h30 nous ammène à Hong-Kong où nous arrivons mardi matin heure locale
> pour une escale d'environ 11 heures.
Comme la plupart d'entre nous, je n'ai quasimment pas dormi malgré la prise d'un nouveau somnifère que j' essaye donc pour la première fois. La dernière fois que j'ai essayé ce genre
de produit, c'était sur un vol vers les Caraïbes, et cela m'avait fait l'effet inverse, j'étais resté excité toute la nuit !
Malgré tout,je décide de partir en vadrouille sur Hong Kong que je ne connais qu'à
> travers les films. Bien m'en a pris, formant un groupe de neuf avec mes
> futurs compagnons des glaces, nous avons fait une virée superbe sur les
> sites qui nous semblaient les plus caractéristiques comme Soho, le Jumbo
> ou encore une ballade en sampan dans la baie de Hong-Kong négociée
> pendant plus d'une demi-heure. Puis redécollage pour un nouveau vol de
> nuit de 9h vers Sydney que nous atteignons le mercredi matin pour
> reprendre un autre avion 5 heures plus tard pour Hobart où nous attend
> le bateau sur lequel nous embarquons en fin d'après-midi, généralement
> bien sonnés par le décalage horaire comme il se doit, et surtout par la
> longueur du voyage qui nous a laissé que peu de repos durant ces
> quelques 50 heures.
Les conditions sont donc réunies pour aller faire
> une super fête à Hobart qui se révèle être une ville pleine de charme,
> avec des habitants très cool. Nous aurons le temps de nous reposer le
> jeudi matin, puisque l'appareillage est prévu pour 15heures. La
> véritable aventure commence.
L'EMBARQUEMENT
Jeudi 18 Décembre:
> Rapidement on prend la mesure du bateau, son exploration est rapide
> car relativement petit, 65m de long. Nous sommes généralement 4 par
> cabines qui peuvent contenir 6 personnes. Elles sont malgré tout pleines
> car, outre nos baggages du vol avion, nous avons perçu sur le bateau
> deux gros sacs pleins de matériel polaire. La vie en promiscuité
> commence, c'est un avant-goût de ce qui nous attend pour la suite.
> Le temps est superbe au départ d'Hobart, soleil et petite houle nous
> accompagneront jusqu'au milieu du chemin. Il y a malgré tout quelques
> malades car le bateau est très rouleur. Sa coque est en effet prévue
> pour casser de la banquise comme tout brise-glace, et il a une coque
> sans quille. Heureusement pour eux, la météo s'annonce exceptionnelle
> sur le trajet jusqu'à l'Antarctique distante de 2700 km à parcourir aux
> limites de l'océan Indien sud et du Pacifique sud. Pour moi, je ne peux
> m'empêcher malgré mon bonheur d'être là, de ressentir une légère
> déception ; cela fait la troisième fois que je viens dans les
> quarantièmes rugissants et je n'ai encore rien entendu rugir! Les jours
> se succèdent donc, rythmés par les repas qui constituent une grande part
> de notre activité. On peut aussi passer de beaux moments à la passerelle
> (poste de pilotage du navire) où on peut profiter de la vue tout en
> restant au chaud. Car en effet, au fur et à mesure que nous descendons
> dans le grand sud, les températures font de même et nous atteignons le
> voisinage de zéro dès le vendredi 16 décembre. On peut aussi glaner des
> renseignements concernant la navigation, et notamment le jour où nous
> allons rencontrer les premières glaces, ce qui est toujours un grand
> moment à bord. Ce moment est prévu initialement pour le dimanche 18.
> Nous sommes nombreux à attendre en soirée en vain ce soir là malgré l'
> heure tardive à laquelle nous nous résignons à aller nous coucher. La
> visibilité reste bonne toute la nuit car le soleil ne se couche plus que
> une ou deux heures à l'approche du cercle Antarctique.
> Le lendemain matin, lundi 19 décembre: le tour de magie s'est réalisé
LA TRAVERSEE dans les GLACES
> : Nous sommes dans les glaces. Tout le monde est sur le pont avec
> appareils de prise de vue de toutes sortes, le spectacle est grandiose.
> Des plaques de glaces à perte de vue dispersées sur la mer et de temps à
> autre un iceberg plus ou moins grand. Le navire se faufile pour l'
> instant à toute vitesse dans ce dédale. Parfois il ne peut éviter un
> floe (portion de banquise) et cela occasionne un choc qui se communique
> à tout le bateau. L'avantage pour les malades, c'est que la houle se
> calme au fur et à mesure de la densification du pack (banquise en
> débâcle).
Mardi les choses se corsent, et il faut parfois faire des
> détours de plusieurs kilomètres pour trouver des rivières d'eau libre.
> On dispose pour cela d'images satellites réalisées à partir d'imageurs
> micro-ondes (radar), mais c'est largement insuffisant. L'expérience de
> l'équipage et surtout du commandant du navire est déterminante pour
> prendre des options de directions de façon à anticiper par rapport à la
> dérive due au vent et au courant. Il nous arrive d'être encerclé par les
> floes et de devoir casser la glace. Le bateau utilise alors son erre
> pour venir percuter le floe, et grâce à la forme de la coque, le bateau
> commence à monter dessus, puis sous l'effet de son poids casse le floe
> en deux. Sinon, on fait machine arrière et on recommence. Les coups de
> boutoirs sont considérables et les bruits en conséquence, c'est très
> impressionnant. Une véritable « auto tamponneuse ». Attention si vous
> prenez votre douche à ces moments là, il y a des chutes qui peuvent
> avoir des conséquences.
> Mercredi 21 , 08 heures locale : le bateau est coincé et ne trouve plus
> de cheminement possible à vue. Il est décidé de mettre en œuvre l'
> hélicoptère pour faire une reconnaissance. Cela prend environ trois
> heures car il est en partie démonté pour le voyage, notamment pour le
> protéger des tempêtes que nous n'avons pas eues. Cette reconnaissance ne
> donne rien de probant. Nous sommes à environ 200 km de l'objectif, la
> base de DDU, et à perte de vue c'est la même chose : le pack est dense.
> La progression très irrégulière. Parfois il nous faut une à deux heures
> pour faire 100m, à casser de la banquise plus ou moins épaisse. Les
> pronostics sont incertains, on commence à penser à passer Noël à bord…